2015
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Anne Gabrièle Wersinger Taylor, « Aidôs. Ce qu’Homère apprend au philosophe contemporain », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10.3406/gaia.2015.1674
Chez Homère, le mot aidôs est intraduisible parce que l’aidôs oscille entre les émotions parfois contraires comme le courage et la crainte. Quel mécanisme empêche néanmoins cette hétérogénéité de se diluer ? Des explications ont été proposées mais on a objecté que l’aidôs ne se laisse pas théoriser et il semble qu’Homère se soit plu à mettre en scène une problématisation de l’aidôs, allant parfois jusqu’à suggérer une puissance auto-réfutative et inassignable qui en fait l’équivalent de la conscience. L’aidôs concerne la confiance mais d’une manière essentiellement distincte de celle du serment. Alors que le serment tend à l’exercice d’une emprise (à l’opérativité souvent illusoire), l’aidôs se montre capable de fonder une confiance parce qu’elle est désintéressée. L’aidôs homérique ouvre au philosophe contemporain la voie inédite d’une culture du scrupule.