2009
Cairn
Carole Bonnet et al., « Quelle variation du niveau de vie suite au décès du conjoint ? », Retraite et société, ID : 10670/1.aebad7...
L’évolution des revenus après le départ en retraite est une thématique encore peu abordée en France, ces revenus, essentiellement des pensions de retraite, étant censés connaître peu de variations. Pourtant, un certain nombre d’événements au cours de la retraite peuvent affecter le niveau de vie des individus. En particulier, le décès du conjoint s’accompagne en général d’une baisse des ressources, plus ou moins amortie par le dispositif de la pension de réversion. Nous étudions dans cet article la variation du niveau de vie des retraités en couple suite au veuvage, laissant ainsi de côté la question du veuvage précoce. Deux méthodes sont utilisées pour estimer la perte moyenne ou médiane de revenus lors du décès, en utilisant les données des enquêtes «Revenus fiscaux» 1996-2001. Elles conduisent à des résultats très proches, la différence n’étant pas significative. En utilisant l’échelle d’équivalence standard, on montre que pour les femmes, la variation du niveau de vie suite au décès du conjoint est faible, mais légèrement négative en moyenne comme en médiane: environ–3%. Cette baisse est cependant de plus de 8% pour un quart d’entre elles. Pour les hommes, la variation moyenne ou médiane du niveau de vie est clairement positive: entre +14% et +22%. Les dispositifs français de réversion permettent donc globalement de maintenir à peu près le niveau de vie des veuves. L’écart que l’on constate une année donnée entre ces dernières et les femmes mariées du même âge tient ainsi pour une part importante à des effets de structure, essentiellement liés à la mortalité différentielle. Les hommes veufs, quant à eux, disposant de droits propres élevés, ont presque toujours un niveau de vie supérieur après le décès de leur conjointe, la diminution de la taille des ménages étant à leur avantage.