2017
Cairn
Hervé Duchêne, « L’archéologue classique aux prises avec le monde diplomatique. Le cas de Salomon Reinach en 1881 », Dialogues d'histoire ancienne, ID : 10670/1.aebjay
Les études sur les rapports entre archéologie et diplomatie s’intéressent pour leur plus grand nombre à la manière dont quelques individus ont concilié une double carrière et ont réalisé l’idéal d’une figure hybride : le diplomate archéologue. On a moins étudié les rapports au quotidien de l’archéologue classique avec le monde des consulats et des ambassades en Méditerranée orientale. On s’est le plus souvent contenté d’un cliché faisant de l’archéologue une victime de l’administration. Le dossier est ici ouvert à partir du cas de Salomon Reinach (1858-1932) et de son abondante correspondance conservée à la bibliothèque Méjanes (Aix-en-Provence). Après avoir conduit une campagne de travaux à Myrina avec son camarade Pottier, Reinach dirige seul, pendant une partie de l’année 1881, l’exploration de la nécropole, tout en fouillant le site voisin de Kymé. Il lui faut régler de nombreuses questions, comme l’obtention d’un firman, le partage des trouvailles ou la question de leur transfert, qui mettent en relation le jeune archéologue avec les services de l’ambassade de France à Constantinople – que dirige Charles-Joseph Tissot – et du consulat de Smyrne. Cette aventure archéologique en pays ottoman se déroule dans un contexte diplomatique particulier : celui de la conquête militaire de la Tunisie par les troupes françaises.