Comment le citoyen consent-il à la démocratie ?

Résumé Fr En

Il nous paraît aujourd’hui aller de soi qu’un pouvoir démocratique tire sa légitimité du consentement des citoyens et qu’il engendre en retour l’obligation politique. En réalité, la notion de consentement a une longue histoire et son apparition a partie liée avec le primat de l’individu et les conditions de la modernité politique. Pour comprendre ce qu’il en est aujourd’hui de la « crise » du consentement liée aux difficultés de la représentation politique, il convient de retracer la généalogie de la notion, de revenir sur les ruptures advenues dans la conception même de la citoyenneté et de repenser – à la lumière du présent – les ressorts et les ambiguïtés de cette notion polysémique : multiples sont les modalités du consentement citoyen à la démocratie contemporaine.

Today, we take for granted that democratic power draws its legitimacy from the consent of its citizens who are in return bound by political obligation. In fact, the idea of consent has a long history and its occurrence is dependent on the primacy of the individual and the circumstances of political modernity. To grasp the ins and outs of today’s consent « crisis » related to political representation, one must track this notion’s genealogical history, identify the discrepancies that snuck into the very concept of citizenship over time, and rethink – in terms of today – the potential and intrinsic ambiguities of this polysemous notion : a citizen’s consent to contemporary democracy comes in all shapes and sizes…