Lectures d’enfance de Julien Gracq : Jules Verne, « mon primitif à moi »

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4 février 2021

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Marie-Annick Gervais-Zaninger, « Lectures d’enfance de Julien Gracq : Jules Verne, « mon primitif à moi » », HAL-SHS : littérature, ID : 10670/1.agfvo1


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La métaphore d’histoire de l’art qu’utilise Julien Gracq (Jules Verne comme « [son] primitif ») lui fait situer la lecture d’enfance à l’origine de la constellation imaginaire qui nourrit l’écriture et oriente ses découvertes littéraires. C’est à partir des émotions suscitées par les récits d’aventure verniens, dans la mesure où elles ont été premières et formatrices, que d’autres préférences ont pu s’épanouir au cours de l’évolution du lecteur : ainsi l’aimantation du pôle chez Verne a-t-elle directement préparé l’appel exercé plus tard par le mot d’ordre surréaliste de Breton, consacrant le pôle comme point de résolution des contraires.Gracq atteste bien de sa fidélité à l’émotion ressentie la « première fois », que ne peut attaquer l’usure de l’existence : achetant avec délices la republication des Voyages extraordinaires en Livre de poche dans les années soixante-dix – avec l’indispensable illustration des anciens Hetzel –, il constate qu’en dépit du jugement esthético-littéraire de l’adulte (qui s’interpose comme un filtre), l’enchantement de la pure aventure propre à l’enfance continue, pour lui, de couler de source. De même, c’est bien à cause de l’arpentage imaginaire de la planète accompli avec Verne que Louis Poirier est devenu géographe. Cependant, l’influence sur sa propre créativité de romancier n’est pas aussi absolue : si l’appel de l’Ailleurs ne cesse de hanter ses héros – ainsi Aldo dans Le Rivage des Syrtes – , ceux-ci n’ont rien des excentriques aventuriers que sont Nemo, Fogg, Robur, Lidenbrok ou Hatteras. L’innutrition de l’un par l’autre se trouvera plutôt dans les motifs, comme l’île, le pôle ou la carte – tous trois attestant bien de ce tropisme de l’Ailleurs déjà signalé.

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