21 juin 2022
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Thomas Van der Beek, « The many layers of fake of the “town hall meeting” and their role in shaping the political identity of the United States of America », Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance, ID : 10670/1.ah7iy5
Les termes town hall meeting désignent une réalité double. Ils désignent à la fois les ancestrales assemblées délibératives de la Nouvelle Angleterre, qui tiennent leur source de l'arrivée des premiers colons européens au XVIIe siècle, et ce que l'on pourrait appeler une démonstration politique popularisée par l'équipe de campagne de Bill Clinton en 1992, qui consiste en l'organisation d'une « rencontre » entre un.e ou plusieurs décisionnaires placé.e.s sur une scène et un public concerné par leurs décisions. Au cours de cette démonstration, le public est généralement invité à poser des questions au(x) décisionnaire(s) se tenant en face de lui, mais ne dispose d'aucun pouvoir décisionnel. Car c'est bien là que réside la principale particularité des assemblées de la Nouvelle Angleterre : ses participants ont le pouvoir de directement voter les lois qui encadreront les opérations de la communauté pour l'année à venir. Si l'adoption de la formule raccourcie town hall pour évoquer les démonstrations popularisées par la campagne de Clinton ne trouve pas d'origine exacte, un tel glissement des pratiques politiques rattachées à ces termes n'est certainement pas passé inaperçu en sciences politiques. Cette étude s'attache à analyser comment, sous couvert d'un signifiant porteur d'une symbolique relevant du roman national, le town hall influence l'imaginaire politique des États-Unis. Cette influence s'établit en reconfigurant la place de la démocratie dans une histoire glorifiée, mais également en reconfigurant la symbolique même du mot « démocratie » en tant que système politique.