Partis politiques et démocratie numérique, une relation sous tensions

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2016

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Résumé Fr

De multiples manifestations de l'appropriation des technologies numériques au sein des partis politiques et par les équipes des candidats, ont été médiatisées ces dernières années à travers la référence à la campagne présidentielle de Barack Obama en 2008 (Kreiss, 2012 ; Pène, 2013) 2 ou, en France, les initiatives prises en 2012 pour mobiliser les électeurs et les impliquer dans les net-campagnes (Greffet, Wojcik, Blanchard, 2014 ; Théviot, 2014). Pourtant, la relation entre les syntagmes parti politique et « démocratie électronique »-ou désormais « numérique » ou « digitale »-demeure ambivalente. Elle renvoie en effet, plutôt qu'à un âge numérique du « cyber-parti » (Margetts, 2006) envisagé dans une perspective évolutionniste, à un ensemble de tensions qui tiennent autant aux ambiguïtés de la notion de démocratie numérique qu'aux structures concernées par l'appropriation des technologies. Ce chapitre montre en effet qu'en dépit de l'émergence d'enjeux et d'organisations politiques propres au monde numérique, la position des partis politiques dans ce qu'on pourrait appeler la « démocratie numérique » 3 est incertaine, car les différentes conceptions de la démocratie numérique intègrent peu les partis politiques, autrement dit incarnent davantage des variantes de la « démocratie du public », marquée par l'emprise des techniques de communication, qu'une « démocratie des partis » (Manin, 1995). Parallèlement, et en dépit de la mise en scène des publics qui s'opère sur internet, la population des publics partisans numériques demeure circonscrite : la démocratie partisane à l'ère d'internet porte une 1 Maître de conférences en science politique, Université de Lorraine, IRENEE (Nancy) et Pacte-CNRS (Grenoble). L'auteure remercie Pierre Favre, Arthur Renauld et Sandrine Roginsky pour leur lecture d'une version antérieure de ce texte. 2 Le livre de Guillaume Liégey, Arthur Muller et Vincent Pons (2013) sur le porte-à-porte constitue un tel exemple de tentative d'importation en France de techniques de campagne s'appuyant sur les technologies numériques et éprouvées dans le cadre des campagnes de Barack Obama. 3 Sans présupposer évidemment d'un caractère supposément "démocratique" des technologies numériques, puisque des usages non-démocratiques peuvent évidemment en être faits (cf. par exemple Arsène, 2011).

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