La liberté de consentir

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2021

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Joseph Mornet, « La liberté de consentir », Pratiques en santé mentale, ID : 10670/1.ahwke1


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Interroger la liberté de consentir conduit Joseph Mornet à confronter deux notions entrant en tension : le consentement et la liberté. Il expose cette confrontation selon deux axes, l’un individuel et, l’autre, collectif. La première partie, centrée sur la dimension individuelle, s’intitule « Le consentement des mineurs ». Elle prend pour point départ le récit de Vanessa Springora, Le consentement, publié en 2021, en retenant cette question centrale : comment admettre avoir été abusée quand je ne peux pas nier avoir été « consentante » ? Quel longueur de temps faut-il pour se déprendre d’une culpabilité accumulée au fil des années ? La réflexion met en jeu la liberté et le mal, lequel fonde l’interdit. Une lecture de la Genèse montre un être humain, chassé du Paradis, privé de discernement entre le bien et le mal, partagé entre cette incertitude et la tentation. L’histoire de l’art et de la littérature abondent en illustrations : tout dernièrement, en 2021, La familia grande de Camille Kouchner, récit de l’obscur consentement familial ou, antérieurement, en 1974, le film de Liliana Cavani, Le Portier de nuit, montrant , entre l’acceptation et la répulsion, ce qui conduit à accepter l’inacceptable. La deuxième partie, intitulée « Le consentement génocidaire » s’intéresse à la dimension collective, exposée en quatre temps. Le premier rappelle comment Hannah Arendt a conçu la notion de « banalité du mal », en l’étendant jusqu’à une complicité des victimes. Le second traite des « exécuteurs » : comment le régime nazi a voulu réaliser un État moderne d’efficacité en subordonnant sa politique à l’extermination des Juifs et comment des hommes « normaux » ont commis des meurtres de masse, tant en Allemagne qu’en Yougoslavie ou au Rwanda. Le troisième l’éclaire par le déni, un clivage psychique permettant de fermer les yeux sur l’inacceptable. Le film Les chatouilles, d’Andréa Bescond et d’ Eric Métayer, sorti en 2018, l’illustre. Le quatrième met en évidence le rôle de l’environnement social pouvant faire croire que l’acte de consentir obéit à notre seule liberté. En conclusion, le dernier mot revient à qualifier le consentement de complexe, inséparable des déterminations sociales et de l’inconscient. Freud met en garde contre la simplification naïve et insiste sur un jeu complexe entre Éros et Thanatos.

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