15 juin 2009
http://creativecommons.org/licenses/by-nc/
Dominique Jouve, « Recherche identitaire et souci de l’Autre : la littérature jeunesse écrite par des femmes en Nouvelle-Calédonie », HAL-SHS : littérature, ID : 10670/1.ai0yxs
On se représente usuellement le rôle des femmes dans la société traditionnelle, comme des conteuses, dépositaires d’histoires, de comptines et de légendes ; liées à l’oralité, elles transmettent des valeurs culturelles en langue kanak. Louise Michel a reproduit en miroir cette fonction lorsqu’elle a réécrit des contes et légendes kanak pour ses « amis d’Europe », enfants ou adultes. Cependant, la mise en écriture change les rôles et fonctions de ces récits qui sont peut-être plus sensibles aux fluctuations sociales, culturelles, politiques lorsqu’ils sont assumés par un auteur déclaré et un éditeur qui veut vendre ses livres. L’écriture est souvent liée chez les femmes au métier d’enseignante. Leur écriture personnelle est probablement liée non seulement au besoin d’expression mais à la position d’aide, si bien représentée parmi les activités féminines. Comment les femmes conçoivent-elles ce rôle ? Quels sont les contenus des textes écrits pour la jeunesse ? Visent-ils à transmettre des valeurs et des savoirs d’autrefois dans un but de conservation du patrimoine ? Mais la transmission ne se comprend guère sans réévaluation : les albums récents semblent montrer une grande sensibilité aux problèmes du monde d’aujourd’hui, ils s’ouvrent aux quêtes identitaires d’un pays en devenir tout en affirmant la nécessaire reconnaissance de l’Autre. Des problèmes éthiques graves sont présentés aux enfants. Quels sont les enseignements privilégiés par les femmes auteurs pour les enfants et les jeunes ? Et quelles sont les postures des femmes auteures pour la jeunesse ?