3 décembre 2010
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Sophie Bouton, « Apprendre à lire avec un implant cochléaire : sur la base de quel signal auditif ? », HALSHS : archive ouverte en Sciences de l’Homme et de la Société, ID : 10670/1.aj2ea4
Alors que les enfants normo-entendants qui apprennent à lire maîtrisent le langage oral, l'acquisition du langage parlé chez l'enfant implanté est soumise à deux contraintes : (1) une période de privation auditive, qui pourrait correspondre à une période critique ou sensible de l'acquisition du langage oral ; (2) une transmission dégradée du signal auditif par l'implant cochléaire par rapport à celui fournit par l'oreille. Ces deux contraintes pourraient entraîner des difficultés à percevoir la parole et à apprendre à lire. Nous avons donc évalué les performances de perception de la parole des enfants implantés avec pour objectif de préciser leur influence sur le développement de la reconnaissance des mots écrits. Les deux premières expériences évaluant la perception de la parole ont montré que les enfants implantés mettent en œuvre des traitements phonémique et lexical similaires à ceux utilisés par les enfants normo-entendants mais que ces traitements sont moins efficaces. Les trois études suivantes évaluant les compétences en lecture ont mis en évidence des déficits du développement des habiletés associées à la réussite en lecture (conscience phonémique et mémoire à court terme phonologique), du recours précis aux procédures sous-lexicale et lexicale de lecture et de l'activation automatique des représentations phonologiques au cours de la lecture. De manière générale, les résultats de ces études suggèrent que les difficultés en lecture des enfants implantés seraient dues à des représentations phonémiques moins précises que celles des enfants normo-entendants. En revanche, le recours à la Langue Parlée Complétée serait une aide possible à ces difficultés puisqu'il améliore le développement de la conscience phonémique et l'utilisation des deux procédures de lecture.