1 novembre 2016
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Simon Tomasi et al., « Environnement et santé : une approche géographique du paludisme au Mondolkiri (Cambodge): Entre espaces vécus et pratiques de santé », HAL-SHS : géographie, ID : 10670/1.aj816f
Le paludisme est un enjeu de santé publique majeur au Cambodge. La très forte mobilité des populations, la libre circulationde nombreux traitements médicamenteux sur le marché local et les pressions sur les zones forestières au Nord et à l’Ouest du payspour la coupe de bois précieux viennent intensifier les échanges entre l’être humain et le vecteur du Plasmoduim responsablede la maladie. Ces phénomènes à l’intensité croissante font planer un risque quant à la transmission des chimiorésistances duparasite aux traitements ACT. Il est nécessaire d’analyser finement les dynamiques de transmission de la maladie pour mener desinterventions ciblées sur les facteurs de risque et de vulnérabilités des populations.L’étude propose une approche géographique pour analyser les déterminants de variabilité de la prévalence du paludisme dansla région du Mondolkiri, Cambodge. Les déterminants de risque de transmission à l’échelle collective du village, sont comparésstatistiquement aux données sanitaires recueillies auprès des Centres de Santé et des Village Malaria Workers (VMW). Une enquêtedans 130 foyers de 4 villages aux facies socio-environnementaux et épidémiologiques différenciés a été menée pour déterminer lesfacteurs de risque à l’échelle individuelle. Les variables démographiques, socio-économiques, de pratiques et de connaissancessur la maladie seront comparées aux indices de morbidité au sein du foyer pour une année.L’étude montre l’importance de certains facteurs de risque sur la morbidité et notamment a) La pratique d’une activité en forêt,b) La pratique de la culture sur brulis c) la qualité du bâti du foyer d) l’usage de moustiquaire. D’autre part, nos résultats montrentl’importance du dispositif de vigilance communautaire VMW pour le diagnostic et le traitement du paludisme, comme le risque desous-diagnostic important de la maladie pour les villages sans accès aux soins.L’étude offre des pistes de réflexions pour de futures interventions de santé publique. D’autre part, les résultats démontrentune nouvelle fois les inégalités qui touchent les populations sur leurs connaissances liées aux traitements du paludisme et à saprévention, malgré un investissement important des pouvoirs publics et de diverses associations au niveau local.