Butterflies, Orchids and Wasps. Polyglossia and Aesthetic Lives: Foreign Languages in The Spirit Lamp (1892-1893) Papillons, orchidées et bourdons. Polyglossie et vies esthétiques : les langues étrangères dans The Spirit Lamp (1892-1893) En Fr

Résumé En Fr

This paper focuses on The Spirit Lamp, a short-lived undergraduate periodical whose fifteen issues were published in Oxford by the bookseller James Thornton between May 1892 and June 1893 and edited first by J. S. Phillimore and Sandys Wason, then by Lord Alfred Douglas (for the last six issues). One of the characteristics of this journal is that, beside several translations, it features quite a lot of material written in foreign languages. The presence of ancient languages, Greek in particular, is noteworthy. It corresponds to the already well-documented link between Hellenism and homosexuality. Yet the presence of modern languages, and of French in particular—albeit in my opinion one of the salient features of The Spirit Lamp—is usually overlooked. The aim of this paper is to show that the polyglossia of The Spirit Lamp is an essential part of an aestheticization of life and the expression of otherwise unspeakable desires. It equally involves performance: a homosexual identity is created through this performance, blurring the limit between art and life. I also argue that what we witness in The Spirit Lamp is the creation of a hybrid language based on the setting up of a framework of reference other than British and on the defamiliarization of the English language.

Cet article a pour objet The Spirit Lamp, éphémère revue oxonienne, publiée entre mai 1892 et juin 1893 par le libraire-éditeur James Thornton et d’abord dirigée par J. S. Phillimore et Sandys Wason, puis par Lord Alfred Douglas (pour les six derniers numéros). Une des caractéristiques de ce périodique est qu’il contient, outre de nombreuses traductions, des textes écrits directement en langue étrangère. La présence des langues anciennes, et en particulier du grec est certes notable et correspond au lien déjà bien étudié entre Hellénisme et homosexualité à l’époque victorienne. Toutefois, la présence de langues vivantes, et en particulier du français, bien qu’il s’agisse de l’un des traits distinctifs de The Spirit Lamp, est en général passée sous silence par la critique. Ce travail a pour but de montrer que ce phénomène de polyglossie participe de la translation et du codage de désirs autrement indicibles. L’esthétisation des désirs conduit à la construction d’une identité homosexuelle et contribue de ce fait à brouiller la frontière entre art et vie. Le passage par la langue étrangère permet d’articuler et, partant, de faire exister ces désirs. Au-delà, cette étude souligne que nous assistons dans The Spirit Lamp à la création d’une langue hybride, fondée sur un cadre de référence autre que britannique et, ainsi, à une forme de défamiliarisation de la langue anglaise.

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