Le succès de la notation extra-financière : une analyse au prisme du concept d’idéologie

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2024

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Pierre Baret et al., « Le succès de la notation extra-financière : une analyse au prisme du concept d’idéologie », Revue de l’organisation responsable, ID : 10670/1.anfvbx


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La fiabilité de la notation extra-financière est fortement critiquée (Tatomir, 2023 ; Utz, 2019 ; Widyawati, 2021). La plupart des acteurs financiers sont conscients de ces limites et disposent d’alternatives pour ne pas être contraints d’y recourir. Paradoxalement, ils la plébiscitent massivement. Comment expliquer ces comportements a priori contre-intuitifs, voire irrationnels ? Différents concepts permettent d’éclairer cela : les modes managériales (Abrahamson, 1996), les croyances collectives (Orlean, 2008), les biais cognitifs (Thaler, 1980), les comportements mimétiques (Esposito, 2013), etc. Notre recherche vise à enrichir cet outillage théorique d’une perspective compréhensive qui ne recourt pas à une altération du discernement des acteurs financiers. Pour ce faire, nous retravaillons le concept d’ idéologie sur la base des travaux de Boudon (1986), complétés par ceux de Piketty (2019). Notre propos est de montrer que, défini de manière rigoureuse, ce concept contraint à dissocier clairement les aspects scientifiques et non-scientifiques du succès de la notation ESG. L’idéologie fait alors émerger de «  bonnes raisons » explicatives de l’apparente irrationalité du choix des acteurs financiers.

The reliability of non-financial ratings is strongly criticized (Tatomir, 2023; Utz, 2019; Widyawati, 2021). Most financial players are aware of these limitations and have alternatives to avoid being forced to use them. Paradoxically, they overwhelmingly support it. How can we explain these a priori counter-intuitive, even irrational behaviors ? Various concepts can shed light on this : “managerial fashion” (Abrahamson, 1996), “collective beliefs” (Orlean, 2008), “cognitive biases” (Thaler, 1980), “mimetic behaviors” (Esposito, 2013), etc. Our research aims to enrich this theoretical framework with a comprehensive perspective that does not resort to altering the discernment of financial actors. To this end, we are reworking the concept of “ideology” on the basis of the work of Boudon (1986), complemented by that of Piketty (2019). Our aim is to show that, rigorously defined, this concept will clearly allow a dissociation between scientific and non-scientific aspects of ESG ratings’ success. Ideology then gives rise to “good reasons” to explain the apparent irrationality of financial players’ choices.

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