Au nom de l'environnement. Stocamine : la reconversion d'un territoire minier par l'enfouissement de déchets dangereux In the name of the environment. Stocamine : converting a mining area by burying hazardous waste Fr En

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21 décembre 2023

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Lisa Claussmann, « Au nom de l'environnement. Stocamine : la reconversion d'un territoire minier par l'enfouissement de déchets dangereux », Theses.fr, ID : 10670/1.anq7hp


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La thèse retrace la trajectoire de Stocamine, un site d’enfouissement, aussi appelé stockage souterrain ou stockage profond, de plusieurs dizaines de milliers de tonnes de déchets industriels dangereux contenant divers composés chimiques, des minéraux, des métaux lourds et autres produits toxiques. Ce travail de recherche se situe au croisement de la sociologie des sciences et des techniques et de la sociologie de l’action publique. Il a pour point de départ un étonnement sur les modalités à travers lesquelles opèrent les politiques labellisées comme environnementales. Ces politiques ne visent pas toujours à préserver l’environnement – elles encadrent avant tout les activités économiques et sociales ainsi que les problèmes qu’elles contribuent à créer. Elles représentent aussi la promesse d’une revitalisation de certains territoires avec l’installation d’activités nouvelles.Partant de cet étonnement, la thèse s’intéresse à la politique publique de stockage souterrain de déchets industriels dangereux élaborée au début des années 1990. Celle-ci donne lieu à la création de Stocamine, un site unique en France, situé à Wittelsheim dans le Haut-Rhin, à 550 mètres environ sous la surface du sol et sous une nappe phréatique. A partir de l’analyse de cinq séquences au cours desquelles se négocient la création, l’exploitation et la difficile fermeture de Stocamine, nous explorons les versions concurrentes des récits du stockage souterrain qui promettent tantôt de résoudre le problème de l’accumulation des déchets dangereux, tantôt de faire durer la mine, ou encore qui menacent de polluer la nappe phréatique. La thèse retrace ces attentes concurrentes forgées et mises à l’épreuve dans les arènes politiques nationales et locales, sur l’ancien territoire minier et dans l’espace souterrain d’une ancienne mine de potasse alsacienne depuis les années 1980 jusqu’aux années 2010. Elle propose une analyse des conditions sociales et politiques de l’existence du sous-sol au-delà de l’exploitation minière pour questionner l’incertaine résurgence des déchets industriels stockés. Alors que le stockage souterrain promettait, entre autres, de protéger l’environnement de la dangerosité des déchets, il est aujourd’hui présenté comme une menace pour la nappe phréatique. La thèse interroge ce qui est fait au nom de l’environnement en montrant que, au cours de la période étudiée, celui-ci change de nature et de périmètre pour faire ou tenter de défaire le stockage souterrain

This dissertation traces the history of Stocamine, a landfill site, also known as underground storage or deep storage, containing tens of thousands of tons of hazardous industrial waste comprising various chemical compounds, minerals, heavy metals, and other toxic products. This research lies at the crossroads of Science & Technology Studies and the sociology of public action. Its starting point is an astonishment at the way in which policies labelled as “environmental” operate. These policies do not, in fact, always aim to preserve the environment – they primarily regulate economic and social activities and the problems they contribute to create. They also present the promise of revitalizing certain areas by bringing in new activities.With this bewilderment as a starting point, this dissertation focuses on a public policy relating to the underground storage of industrial waste developed in the early 1990s. This resulted in the creation of Stocamine, the only site of its kind in the country, located in the city of Wittelsheim in the Haut-Rhin department, around 550 meters below ground and under a water table. Based on an analysis of five sequences during which the creation, operation and difficult closure of Stocamine were negotiated, we explore the competing versions of the underground storage narratives that sometimes promise to solve the problem of the accumulation of hazardous waste, other times promise to keep the mine going, and others still threaten to pollute the water table. This thesis traces these competing expectations, forged and put to the test in national and local political arenas, as well as in the former mining territory and in the underground space of a former potash mine in Alsace, from the 1980s to the 2010s. It offers an analysis of the social and political conditions of the existence of the subsoil beyond mining to question the uncertain resurgence of stored industrial waste. While underground storage promised, among other things, to protect the environment from the hazardous nature of waste, it is now presented as a threat to the water table. This dissertation examines what is done in the name of the environment, showing how, over the period studied, the nature and scope of the environment have changed in order to make or try to unmake underground storage infrastructure

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