Tourisme patrimonial, architecture, paysage, et religion, continuités et nouveau décolonialisme à Saint-Louis du Sénégal

Résumé Fr

Quels sont les touristes attendus à Saint-Louis du Sénégal et pour quel(s) patrimoine (s) ?En décembre 2000, deux anciens sites coloniaux furent reconnus patrimoine mondial labellisé par l’UNESCO pour leur architecture coloniale, leur authenticité, intégrité et originalité du contexte, la Ville de pierre de Zanzibar, et l’île ancienne de Saint-Louis au Sénégal.Le premier site vit des millions de touristes arriver chaque année, au risque de le détruire, tandis qu’à Saint-Louis, non seulement le classement n’engendra pas de tels mouvements de foule, mais surtout, il n’engendra que très peu de restaurations ou conservations de ce patrimoine. Au contraire, aujourd’hui près d’un quart des bâtiments classés ont été détruits. Plusieurs plans de développements touristiques, PDT se sont succédés sans succès. La ville a failli perdre son label UNSECO à plusieurs reprises, pour autant, que ce soit au niveau des élus, des responsables des collectivités territoriales, des acteurs de l’économie, nul ne souhaite perdre ce label. Les discordances entre les récits de chacun, l’inaction ou les destructions des mêmes ou des autres, mais aussi les initiatives culturelles de la société civile et le développement de centre religieux, mettent en évidence une superposition des enjeux et orientations aux échelles locales et nationales. Ainsi la société sénégalaise s’inscrit dans une continuité des politiques internationales à caractère postcolonialiste mais s’engage également dans une démarche de nouvelle décolonisation en mobilisant aussi des modèles internationaux.