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Benjamin Riado et al., « Regards croisés sur le Principe d'équivalence de Robert Filliou », HAL-SHS : histoire de l'art, ID : 10670/1.aoovpb
Cet article se propose d’examiner le Principe d’équivalence (« Bien fait, mal fait, pas fait ») de Robert Filliou comme un œuvre d’art. À ce titre, l’immatérialité relative de cette proposition d’abord textuelle pose un problème esthétique qui ne peut être résolu qu’à la condition de penser le divorce de l’art et de son médium — entendu au sens de support d’expression. Une telle rupture tendrait à ouvrir le dialogue avec l’art conceptuel, un art tourné vers ses propres conditions de possibilités et prêtant au support une valeur secondaire. Mais il apparaîtra que c’est un tout autre rapport au medium qui se joue avec le Principe, dans la mesure où c’est sa nullité même qui en garantit la lecture comme un geste créatif plutôt que comme un objet d’art. En somme, c’est une œuvre « hors-médium ». Ce n’est qu’une fois supprimé notre rapport à l’objet esthétique comme seul horizon de l’art que l’on peut penser toute pratique créative comme un continuum entre l’art et la vie. En cela le Principe d’équivalence se pose comme la proposition axiomatique de la Création Permanente théorisée par Filliou.