2008
Cairn
Philippe Crignon, « La critique de la représentation politique chez Rousseau », Les Études philosophiques, ID : 10670/1.aot9li
La critique de la représentation politique chez Rousseau La critique que Rousseau fait de la représentation politique n’a eu aucun succès chez ceux-là mêmes qui ont pourtant retenu ses concepts majeurs, tels ceux de souveraineté populaire et de volonté générale. La thèse ici défendue est que la volonté générale ne peut, ni en théorie ni en pratique, être représentée sans être totalement dénaturée. Resituée dans la problématique qui lui a donné son sens, et qui mobilise aussi bien Hobbes que Pufendorf, le rejet rousseauiste de la représentation apparaît comme corrélatif de la réduction de la souveraineté à un pur vouloir, déchargé des diverses formes du pouvoir. La volonté générale épurée se manifeste alors comme inaltérable et irréductiblement réelle. À l’inverse, il faudra toute une entreprise de déréalisation de la volonté générale pour que les révolutionnaires d’abord, les publicistes ensuite, justifient le principe de la représentation.