Cultures et thérapies : une nouvelle donne mise à l'épreuve

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2009

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Charles-Henry Pradelles de Latour, « Cultures et thérapies : une nouvelle donne mise à l'épreuve », Figures de la psychanalyse, ID : 10670/1.apl0m4


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L’ouvrage, Par-delà nature et culture, de Philippe Descola, paru en 2005, constitue dans le champ de l’anthropologie une nouvelle donne originale qui intéresse, entre autres, la psychanalyse. À partir de ses données de terrain recueillies chez les Achuar, qui appartiennent au groupe jivaro, Philippe Descola montre que l’animisme des Amérindiens s’oppose, termes à termes, au naturalisme qui domine actuellement dans le monde occidental. Pour les animistes, il existe en effet, entre le monde des animaux de la forêt et celui des hommes, une continuité culturelle, les uns et les autres partageant le même type de relations parentales, et une discontinuité physiologique qui autorise les Indiens à tuer les animaux pour les manger. Pour les naturalistes que nous sommes, il existe au contraire, depuis Darwin, une continuité physiologique entre les animaux et les hommes selon laquelle tous les êtres vivants sont répartis sur la grande chaîne de l’évolution en fonction du degré de complexité de leur anatomie, et il y a une discontinuité culturelle, qui veut que la subjectivité, le langage et la parenté, n’appartiennent qu’aux hommes. Dans le prolongement logique de cette opposition, Philippe Descola définit quatre grands types de culture : l’animisme, le naturalisme, le totémisme et l’analogisme, dont il déduit quatre modalités particulières de collectivité. L’auteur de l’article met cette thèse à l’épreuve en examinant si ces cultures déterminent de façon comparable à leurs collectifs des thérapies qui leur sont propres, telles que les chamanismes amérindiens et australiens pour l’animisme et le totémisme, les cultes de possession et le cognitivisme pour l’analogisme et le naturalisme. De cette nouvelle approche anthropologique, la place que la psychanalyse occupe dans le champ des cultures est, en conclusion, revisitée.

Philippe Descola’s book, Par-delà nature et culture (issued in 2005), may be considered, within the field of anthropology, as an original new deal which concerns namely psychoanalysis. Backing upon field data gathered by the Achuar (Jivaro Group), Ph. Descola shows that amerindian animism contrasts systematically with naturalism, prevailing in western culture. According to animists, cultural continuity exists between human beings and animals of the forest, both having in common the same type of kinship relations. A physiological discontinuity exists as well, which allows Indians for killing animals in order to eat them. For us on the contrary, who are naturalist, a discontinuity is assumed, since Darwin, between human beings and animals, in so far as they both belong to the huge chain of Evolution. And there also is discontinuity, for subjectivity, language and kinship are only human being’s own. Following the logic of this opposition, Ph. Descola defines four main cultural patterns: animism, naturalism, totemism and analogism. And he derives from them four particular modes of collective life. This hypothesis is tested by the article’s author by checking wether a link can be assessed between each parttern and the therapeutical practices it brings about: wether amerindian and australian chamanisms are connected with animism and totemism, rituals of possession with analogism, cognitivist therapies with naturalism. Finally, in this new anthropological approach, the place occupied by psychoanalysis in the field of cultures is revisited.

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