2015
Cairn
Ayala Borghini, « Approche sensorimotrice et théorie de l’attachement : au cœur du dialogue tonique », Enfance, ID : 10670/1.apvg7a
Les fondements théoriques élaborés par André Bullinger mettent en évidence, d’une façon à la fois sophistiquée et novatrice, comment le développement humain peut être conçu comme une véritable mécanique de précision permettant l’émergence du vivant. L’une de ses dernières élaborations scientifiques évoque la force de la gravité et la nécessité pour le bébé de traiter les flux vestibulaires comme l’une des tâches développementales les plus importantes pour l’enfant, en particulier en ce qui concerne ses possibilités d’ajustement postural en vue de réaliser des actions finalisées. Notre subjectivité, la façon dont on s’organise en tant que système vivant, pensant et ressentant, est intimement liée avec notre façon d’habiter notre planète avec ses particularités physiques et écologiques spécifiques. Nous avons à nous ériger face à ces contraintes particulières et Bullinger était très conscient de la difficulté que cela peut représenter pour des sujets touchés dans leur intégrité physique ou dans leurs capacités d’élaboration représentative. Le présent article s’intéresse à certaines des conceptualisations théoriques les plus originales de l’approche sensorimotrice en cherchant à lier cela à certains éléments de la théorie de l’attachement, ceci dans le but de mieux comprendre le développement du tout-petit. En particulier, sera discutée l’importance du dialogue tonique en tant qu’expérience cruciale d’apaisement dans le contact corporel et de différenciation des faces internes et externes de l’organisme.