Image et tourisme dans l’après-guerre : tradition et nouveauté d’un « Monde en couleurs »

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Si l’histoire du tourisme en Grèce est alors déjà riche, les années 1950 semblent lui apporter un renouvellement avec la parution du guide Odé (1953). Aux côtés d’écrivains tel Jean Cocteau, des personnalités contemporaines comme Hercule Joannidès l’ouvrent à la modernité. L’expression graphique accentue cette tendance, avec les scènes inédites d’Edy Legrand, dans l’esprit des artistes de la Villa abd-el-Tif, côtoyés en Afrique du Nord, qui ont cherché à renouveler l’orientalisme. Si cette illustration n’échappe pas au risque du pittoresque réducteur et atemporel, elle innove cependant en dessinant une autre image de la Grèce. Son authenticité est accentuée par le recours aux lettres grecques, dans un esprit différent des œuvres de Gérôme ou Alma-Tadema. Avec un chromatisme aigu, proche des œuvres d’Hélène Zogolopoulou ou de Charles Lapicque, Edy Legrand représente un ailleurs moderne et populaire, voisin de celui de Théophilos qui séduira le public de l’exposition parisienne en 1961, loin du « mirage blanc » que fut longtemps la Grèce.

While tourism in Greece was already quite extensive, the fifties saw a renaissance with the publication of the Odé guide (1953). With help from writers such as Jean Cocteau, modernisers like Hercule Joannides brought it up to date. The graphics added to the update with pages designed by Edy Legrand, in the vein of the artists of the Villa abd-el-Tif, that he frequented in North Africa, who sought to renew Orientalism. While these illustrations did indeed project a certain quaintness, they were nevertheless quite innovative in the way they projected another image of Greece. Greek lettering added a touch of authenticity, that differed from work by Gérôme or Alma-Tadema. Legrand’s use of colour was not unlike that of Hélène Zogolopoulou or Charles Lapicque, and his work represented a modern, popular “elsewhere”, not unlike the world conjured up by Theophilos that was such as hit with visitors to the Parisian exhibition in 1961, and far from the “white mirage” that Greece was seen to be for so long.

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