2019
Cairn
Jean-Noël Ferrié et al., « Entre deux modèles : les devoirs vis-à-vis des personnes âgées au Maroc », Gérontologie et société, ID : 10670/1.aszlz2
Au Maroc, il est habituel de soutenir que les personnes âgées sont au centre des familles, de sorte que les maisons de retraite ou la solitude de la vieillesse en seraient bannies. De fait, l’ancien roi du Maroc avait coutume de dire que, dans son pays, il n’existait pas et n’existerait jamais de maisons de retraite. Dans les faits, les choses apparaissent, aujourd’hui, quelque peu différentes. Cette affirmation est indubitablement datée, liée à une période encore proche où la famille élargie, notamment dans le monde rural, imposait des droits et des devoirs contraignants à ses membres et tout particulièrement entre les générations. Le changement démographique et la modernisation des modes de vie ont largement modifié cette situation : les Marocains ont de plus en plus d’autonomie dans la gestion de leurs relations familiales et vivent de plus en plus dans des familles nucléaires. Pour autant, la conception des droits et des devoirs ne s’est pas sensiblement modifiée, ce qui introduit un hiatus entre les pratiques avérées et les principes qui sont censés en rendre compte. C’est ainsi que le Maroc semble flotter entre deux modèles de prise en charge, bien qu’un seul corresponde pratiquement à la dynamique observable des modes de vie.