Stéréotypie, objectivité sociale et subjectivité. La sociologie face au tournant identitaire : l’exemple du genre

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2019

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Hervé Glevarec, « Stéréotypie, objectivité sociale et subjectivité. La sociologie face au tournant identitaire : l’exemple du genre », Hermès, La Revue, ID : 10670/1.auf2q1


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Toute affirmation sur l’existence d’un stéréotype, entendu comme une représentation a priori des êtres et des choses et comme violence symbolique, suppose, comme son complément logique, l’affirmation de l’existence d’une représentation vraie (non stéréotypée, elle) de l’être ou de la chose en question, voire de l’absence de toute représentation vraie. Qu’un homme ou une femme doive s’habiller comme ceci et cela, avoir telle et telle pratique, relève à la fois d’une norme (qui s’impose) mais aussi d’un stéréotype, à savoir d’une représentation a priori de l’identité. Dans le cadre du paradigme de l’antécédence du sexe sur le genre, paradigme davantage partagé que son envers, on doit pouvoir caractériser sans se tromper le genre comme « le stéréotype du sexe ». Sexe veut alors dire ceci pour les sociologues : « la socialisation, la situation et la perception d’être une femme au temps t » et « la socialisation, la situation et la perception d’être un homme au temps t ». Le chercheur introduit pour cela les notions de socialisation et celle de situation (position) comme explicatives. Or, il s’avère que si la sociologie est la première à déconstruire le stéréotype du sexe, tout aussi bien que le stéréotype du jeune de banlieue, de l’adolescente, etc., elle est aussi amenée, par profession, à soutenir les correctes figuration, représentation et pratique des êtres, issues de son enquête. Elle oppose au stéréotype l’objectivité sociale. La question est de savoir si elle le fait ou peut le faire à propos du sexe dès lors qu’elle a une perspective constructiviste et, plus encore, dès lors qu’un tournant subjectiviste ou identitaire est pris.

Any assertion of the existence of a stereotype, understood as an a priori representation of things or beings and as a form of symbolic violence, implies – as its logical complement – that a true – non-stereotypical – representation of these things or beings exists ; it can also imply that a true representation does not exist at all. That a man or a woman should dress or behave in one manner rather than another refers to both a norm (which is imposed) and a stereotype : an a priori representation of identity. Within the paradigm where sex takes precedence over gender – a paradigm more widely shared than its opposite – it should be possible to describe gender correctly as “the stereotype of sex.” For sociologists, “sex” would then be defined as “the socialization, situation and perception of being a woman at a given time t” and “the socialization, situation and perception of being a man at a given time t.” In the process, researchers appeal to the explanations provided by concepts such as socialization and situation (position). However, although sociology happens to have been the first to deconstruct sex stereotypes – as well as the stereotypes of the urban youth, the adolescent, and so on – it has also, as a profession, been led to support the correct figuration, representation and practices that arise from its research. Sociology thus counters stereotypes with social objectivity. The question is whether sociology does or can do this in relation to sex on the basis of a constructivist perspective. Can it go a step further and do so once it has embraced subjectivist or identitarian positions ?

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