14 décembre 2018
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Elise Fontvieille Fontvieille Gorrez, « L’aliénation dans les romans d’Octave Mirbeau (1886-1913) », HAL-SHS : littérature, ID : 10670/1.aw9p1d
Cette thèse sur Octave Mirbeau (1848-1917) se situera au carrefour de plusieurs domaines (littérature, sciences humaines et psychiatrie) qui tous se focalisent sur l’humain au coeur d’une société donnée : la France à la charnière du XIXe siècle et du XXe. Apparu vers le XIIIe siècle, le mot aliénation a été largement utilisé (droit, philosophie, psychologie, psychiatrie, politique et littérature). Il vient du latin alius (autre), alienus signifiant ce qui appartient à l’autre. Au fil du temps, il a pris une coloration négative, ce qui est autre ou appartient à un autre étant perçu comme hostile. La maladie mentale ne permettant plus d’être libre est aussi une aliénation (au XIXe siècle, les aliénistes sont les psychiatres). Puis les philosophes et les politiques (cf. Marx) étudient ce qui asservit l’être humain (raisons sociales, économiques ou religieuses) ; l’aliénationest alors perçue comme la base d’un système liberticide. Central dans l’oeuvre de Mirbeau, ce concept reflète des aspects essentiels de la France de l’époque. L’étude de ces romans, du Calvaire (1886) à Dingo (1913), tentera de montrer que cette aliénation est alors perçue comme la tension dialectique qui sous-tend la société. Elle constitue l’ossature d’une oeuvre sinon méconnue, du moins mala connue à laquelle l’aliénation, dans ses diverses assertions, donne une forte unité : aliénation “des origines” (famille, éducation, religion catholique et valeurs de la société) ; aliénation au sens psychiatrique (cf. L’Abbé Jules et Le Calvaire) ; aliénation qui peut conduire à son contraire, la liberté reconquise par le formidable truchement d’une oeuvre.