Histoire des marais de Grand Plan et de Bourgoin-La Verpillière (Isère) depuis la Tène finale: les perspectives d'une approche comparatiste diachronique pour une étude du peuplement, des techniques et productions agricoles

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27 septembre 2006

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Nicolas Bernigaud et al., « Histoire des marais de Grand Plan et de Bourgoin-La Verpillière (Isère) depuis la Tène finale: les perspectives d'une approche comparatiste diachronique pour une étude du peuplement, des techniques et productions agricoles », HAL-SHS : archéologie, ID : 10670/1.ax0gwr


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Le plateau calcaire de Crémieu (Isère), est situé à une quarantaine de kilomètres à l'est de Lyon et à autant de Vienne au nord-est. La limite représentée par le Rhône au nord-est et au nord-ouest et la grande ceinture marécageuse qui l'entoure au sud et à l'est lui ont valu dès le Moyen Âge le nom d'"Isle Crémieu", celle-ci ne pouvant être gagnée que par le franchissement de quelques péages ou de gués dont la traversée était souvent difficile.Ces marécages se sont formés à l'Holocène dans un ombilic glaciaire creusé pendant la dernière glaciation par une langue secondaire du grand glacier rhodanien. Cette grande cuvette, empruntée par les rivières de la Bourbre et du Chéruy, s'apparente à une large vallée fluviatile de plus de 70 km2, longue d'est en ouest d'une vingtaine de kilomètres, et d'une largeur maximale de 6 km.L'étude interdisiciplinaire entreprise dans le cadre d'un PCR du ministère de la Culture repose sur un faisceau d'approches paléopaysagères (morphologie agraire et photo-interprétation, étude d'archives, géoarchéologie, études paléobotaniques..) gérées sous SIG dans le but de favoriser les analyses spatiales. Il s'agit de reconstituer l'évolution d'un paysage marécageux depuis plus de 2 millénaires, au cours desquels se sont succédées des prises et des déprises agricoles. L'analyse systémique effectuée nous conduit à modéliser l'évolution spatio-temporelle de cet anthroposystème puis de tester le modèle de fonctionnement sur d'autres grandes cuvettes humides.Les recherches archéologiques et les études environnementales menées ces dernières années dans la région mettent en évidence une colonisation et une exploitation agricole des marécages pendant l'Antiquité. Les études paléobotaniques attestent du développement de la céréaliculture, des prairies, ainsi que de la viticulture et de l'arboriculture (prunier, noyer) en proximité immédiate ou à l'intérieur même de ces zones palustres. Le marais du Grand Plan qui borde la villa du Vernai a été exploité au moyen d'un systèmes d'irrigation (Berger 2003, Royet et al. 2004), et les vastes marais de Bourgoin-La Verpillière drainés et colonisés par un semis de petites fermes. Les études environnementales démontrent que cette conquête des milieux palustres qui a eu lieu entre le Ier s. av. J.-C. et le Ier s. de notre ère ne s'est pas réalisée à la faveur d'une phase d'assèchement naturel des marais, et que cette entreprise ne saurait être expliquée en terme de déterminisme climatique. L'abandon de ce type d'exploitation agraire à la fin de l'Antiquité se traduit par un retour aux marais qui deviennent pendant le haut Moyen Âge des espaces utiles, livrés au pâturage et probablement au prélèvement de différentes ressources (pêche, bois de chauffage, litières pour les animaux). Une remise en culture partielle de ces espaces est perceptible pendant le bas Moyen Âge, notamment par l'aménagement d'étangs et de prés irrigués. Mais c'est pendant l'époque moderne et le XIXe siècle que ces espaces sont de nouveau complètement exploités. Un second système d'irrigation qui succède au système antique est aménagé dans le marais du Grand Plan pour la culture de l'herbe...

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