22 juin 2011
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Roman Ikonicoff, « Penser l'effectivité : naissance de la notion chez Emile Borel », HAL-SHS : histoire, philosophie et sociologie des sciences et des techniques, ID : 10670/1.ax4boe
L’objet de la thèse est d'appréhender la notion naïve d'effectivité avant sa transformation historique en récursivité (de Hilbert-1917 à la thèse de Church-Turing (tCT)-1936/37). Du point de vue historique j’ai étudié l'usage del'effectivité à la fin du 19e siècle afin d'en isoler une définition en accord avec la vision des mathématiciens de cette époque. De fait, j'ai centré l'étude sur Borel qui, hors du débat "officiel" sur les fondements des mathématiques, a fait grand cas de l'effectivité, l'étendant aux ensembles infinis dénombrables actuels. Du point de vue épistémologique, je me suis servi d’outils phénoménologiques pour tracer un cadre où définir cette notion informelle qui, autour de 1900, n'était pas prédéterminée à devenir un concept formel. Mais si j’ai conçu ce cadre en faisant abstraction du processus historique aboutissant à la tCT, je l'ai utilisé pour éclairer ce processus et en saisir certaines caractéristiques. Mes conclusions : 1- l’effectivité peut être vue comme un geste cognitif émanant du système de perception(-action) du monde physique, sur-garantissant une preuve dans la mesure où cette de gestuelle n'est jamais paradoxale. 2- La tCT, en "extériorisant" cette gestuelle, a libéré les mathématiques des contraintes cognitives implicites liées au monde physique, 3- Mais la pensée physique et la pensée mathématique n'ont pas été entièrement séparées: si la tCT a évacué la gestuelle physique, par un retournement épistémologique elle est devenue un argument "robuste" pour informaticiens et physicien selon lequel le monde physique réalise un calcul informationnel. Et cette hypothèse manque de robustesse car il n'y a pas de définition physique unitaire du concept d'information.