2014
Cairn
Michaël Delépine, « Le stade de Colombes et la question du grand stade en France (des origines à 1972) », Sciences sociales et sport, ID : 10670/1.ax7eal
Le stade de Colombes est sans doute l’une des constructions sportives françaises les plus éminentes du xxe siècle. L’installation qui remplace, en 1907, l’ancien champ de courses, est en effet devenue une enceinte de 60 000 places pour les Jeux olympiques de 1924. Théâtre des plus importantes épreuves internationales (Coupe du Monde de football 1938, championnats d’Europe d’athlétisme 1938), Colombes a surtout été le stade national français jusqu’en 1972 et la réalisation du nouveau Parc des Princes. Il accueille à ce titre les principales compétitions hexagonales.L’objectif du présent article est de présenter l’histoire de ce lieu à partir de sources diverses en évitant toute dérive monographique. Il s’agit donc d’appréhender le stade Yves-du-Manoir à travers le prisme du grand stade et de démontrer que Colombes, tout en étant la plus grande installation sportive de l’Hexagone, est également une tentative avortée d’un projet monumental qui a jalonné toute son existence.Après avoir dressé un état des lieux des stades français au début du xxe siècle, nous évoquerons les heures pré-olympiques du site avant de souligner les enjeux majeurs et les transformations réalisées pour les J.O. de Paris 1924. L’étude de l’exploitation et de la gestion du site constitue le second axe de cet article. Il s’agit ainsi de comprendre les divers héritages du stade olympique de Colombes à travers un inventaire précis de son utilisation. La rivalité avec d’autres enceintes, l’image négative des lieux, les réflexions nées autour de son éventuelle modernisation et l’ombre planante incarnée par le mythe d’un stade monumental compléteront cette présentation.