Néolibéralisme, inégalités sociales et plurilinguisme : l'exploitation des ressources langagières et des locuteurs

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2011

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Alexandre Duchêne, « Néolibéralisme, inégalités sociales et plurilinguisme : l'exploitation des ressources langagières et des locuteurs », Langage et société, ID : 10670/1.axoat2


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L’objectif de cet article est de mettre en évidence la manière dont le plurilinguisme émerge comme une valeur marchande au sein de la nouvelle économie globalisée. Plus spécifiquement,  cet article cherche à explorer les liens entre les structures de marché du néo-libéralisme, mais aussi les idéologies et les pratiques du capitalisme tardif, et les formes de valorisation et de dévalorisation des langues et des locuteurs. Pour ce faire, je m’appuierai sur une ethnographie d’une compagnie de gestion des passagers et des bagages située dans un aéroport international en Suisse. Je montrerai la manière dont ces institutions de pouvoir “exploitent” les compétences langagières de leurs employé-e-s les moins qualifié-e-s à des fins de productivité et de flexibilité. Je mettrai en évidence comment les compétences langagières des migrants en particulier constituent un atout dans les processus de recrutement, mais aussi et surtout comment ces compétences se trouvent utilisées par ces entreprises, sans que les producteurs de ces ressources (à savoir les travailleurs/travailleuses) n’en retirent de bénéfices, que ce soit en termes salarial ou de mobilité professionnelle. Cette étude me conduira à poser l’argument que le plurilinguisme émerge alors comme une composante centrale de la productivité, mais aussi de la flexibilité des espaces de travail. Qu’au lieu d’être diabolisé, le plurilinguisme est fondamentalement reconnu comme un apport pour l’entreprise, mais – et ceci s’avère fondamental – qu’il profite avant tout aux institutions de pouvoir lorsque celles-ci y trouvent un intérêt économique.

Neoliberalism, social inequalies and multilingualism: the exploitation of speakers and linguistic resourcesIn this paper I aim to show how multilingualism emerges as a commodity/as having a market value in the New Economy. More specifically, I will explore the link between the structures of the neoliberal market, but also the ideologies and practices of late capitalism, and the forms of valorisation and devalorisation of languages and their speakers. In order to do so, I will rely on an ethnography of an international airport in Switzerland and discuss how this institution of power “exploits” the linguistic competences of their less qualified employees in the name of productivity and flexibility. Further, I will discuss how the language competences of migrants are an asset in the process of recruitment and put to use by companies, without that the producers of these resources, i.e. the migrant workers, are compensated in terms of salary or professional mobility. My argument is thus that multilingualism emerges as a central element in both productivity and flexibility of globalised spaces. Instead of being vilified, multilingualism is recognised essentially as added value, but it constitutes, above all, a profit for institutions of power.

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