Spinoza et la laïcité : Les fondements philosophiques de la laïcité

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Malgré l’anachronisme, on essaiera de montrer que Spinoza jette les bases philosophiques de ce qui s’appelle désormais en langue juridique la « laïcité », néologisme créé en 1888.Étudiant les rapports des Églises et de l’État dans les trois principaux régimes politiques de lui connus (la monarchie, l’aristocratie, la démocratie), Spinoza estime que seule la démocratie possède les moyens institutionnels de garantir ce qui est au fondement de la nature humaine, à savoir la liberté de pensée. Elle est, en effet, l’unique régime politique capable de promouvoir et de délimiter la neutralité de l’État à l’égard des opinions et des croyances de chacun parce qu’elle est l’expression de l’égalité de tous. Bref, elle nomme « laïcité » le principe juridique qui garantit et assure la liberté de conscience au citoyen.

In spite of the anachronism, we will try to show that Spinoza lays the philosophical bases of what is now called in legal language the « laïcité », neologism created in 1888.Studying the reports of the Churches and the State in the three main political regimes known to him (monarchy, aristocracy, democracy), Spinoza believes that only democracy has the institutional means to guarantee what is at the foundation of the human nature, namely freedom of thought. It is, in fact, the only political system capable of promoting and delimiting the neutrality of the State with regard to the opinions and beliefs of everyone because it is the expression of the equality of all. In short, it calls « laïcité » the legal principle that guarantees and ensures freedom of conscience for citizens.