Écrire le pouvoir en Angola : Les archives ndembu (XVIIe -XXe siècles)

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2009

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Catarina Madeira Santos, « Écrire le pouvoir en Angola : Les archives ndembu (XVIIe -XXe siècles) », Annales. Histoire, Sciences Sociales, ID : 10670/1.ay9cy8


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Les chefferies ndembu du groupe Mbundu en Angola ont été longtemps considérées par l’historiographie comme des sociétés largement éloignées des pratiques de l’écrit. Cependant, elles ont créé des archives d’État depuis le XVIIe jusqu’au XXe siècle. Les documents qui y sont réunis attestent les contacts entretenus avec le royaume du Congo, le gouvernement colonial de l’Angola, mais aussi les rapports entre chefs et autres dignitaires africains eux-mêmes. Dans cet article, les archives sont d’abord considérées comme des objets matériels (supports, matériaux de l’écrit, et organisation graphique sur le papier). Au-delà de l’apparent désordre de l’accumulation documentaire existent une logique et un imaginaire des collections. Dans un deuxième temps, nous identifions les producteurs et les conservateurs de l’archive à travers une approche sociopolitique. Les secrétaires sont les spécialistes de l’écriture de l’État, instaurant de nouvelles formes de transmission des savoirs qui viennent perturber les hiérarchies des sociétés ndembu fondées sur les lignages. Enfin, un retour au document permet d’en entreprendre une lecture internaliste. Cette analyse identifie les manières dont la société ndembu a innové dans les usages et la forme de l’écrit, à travers les formules, l’accumulation d’énoncés, la coexistence entre langues, les emprunts lexicaux et les « bricolages » linguistiques.

Power in writing in Angola: The Ndembu archives, 17th-20th century The Mbundu group of Ndembu cheftaincies in Angola have been commonly considered by major historiographical currents as societies devoid of writing practices. However, they built state archives from the 17th to the 20th century. Documents therein pertain to sustained contacts with the kingdom of Congo, with the Angolan colonial government, as well as relations between the chiefs and other African dignitaries themselves. In this article, these archives are first treated as material documents (the material support of writing and graphic organisation on paper). Beyond the apparent disorder of documentary collection, one finds a genuine logic and an ideal order in these collections. The producers and keepers of these archives are then identified through a sociopolitical approach. These officials were specialists in writing for the State, introducing novel forms of knowledge transmission which disrupted traditional Ndembu social hierarchies founded on lineages. Finally, this article comes back to the documents themselves, throught an internal analysis. An examination of expressions, declarations, the coexistence of languages, lexical borrowings and linguistic “bricolage” help us identify the innovative paths of Ndembu society in the uses and forms of writing.

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