Grèce-Orient-Grèce : les interactions cultuelles . Pratiques, acteurs, enjeux

Fiche du document

Discipline
Type de document
Périmètre
Langue
Identifiants
Collection

Archives ouvertes

Licence

info:eu-repo/semantics/OpenAccess



Citer ce document

Corinne Bonnet, « Grèce-Orient-Grèce : les interactions cultuelles . Pratiques, acteurs, enjeux », HAL-SHS : histoire de l'art, ID : 10670/1.ayfxxw


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr

En 405, un an après la mort d'Euripide, tandis que la Guerre du Péloponnèse touche à sa fin, Les Bacchantes (Bacchai) sont représentées devant le public athénien. Cette tragédie met en scène le face-à-face dramatique entre le dieu issu de la lignée de Cadmos, Dionysos, et les Thébains qui se revendiquent de la même ascendance et que le surgissement du dieu divise, au sein d'une cité marquée au sceau de l'affrontement. Pris dans la morsure d'une interminable guerre gréco-grecque, dans le cadre de laquelle Thèbes s'est rangée du côté de Sparte, les Athéniens trouvent sans doute dans cette intrigue un écho au tourbillon d'interrogations, réflexions et angoisses que suscite l'irruption d'un dieu venu d'Orient, tout comme Cadmos, son grand-père phénicien 1. Celui-ci est d'ailleurs bien présent sur la scène, dans une tragédie qui sollicite l'imaginaire partagé du cycle thébain, de Cadmos à Penthée, en passant par OEdipe et ses enfants. L'apparition et le comportement de Dionysos viennent souligner la fragilité de la frontière entre sagesse et folie, connaissance et ignorance, ordre et sauvagerie, étranger et citoyen, vérité et artifice, sans oublier le féminin et le masculin. Les origines phéniciennes de la lignée de Cadmos sont rappelées dès les v. 170-172 par Tirésias évoquant « Cadmos, le fils d'Agénor, qui a quitté la ville de Sidon pour élever ici les tours de Thèbes ». Cadmos adopte du reste avec enthousiasme le nouveau dieu puisqu'« il est né de sa fille » (v. 181). Lors du dénouement final, tandis que Penthée est déchiqueté par les Bacchantes, à plusieurs reprises (v. 917, 974, 978, 1089, 1204), Euripide rappelle la qualité de « filles de Cadmos » des femmes possédées par la fureur dionysiaque. D'ailleurs, au terme du drame, Cadmos est lourdement puni ; au nom de Zeus, Dionysos lui-même, son descendant, le condamne, ainsi que son épouse Harmonie, à être métamorphosé en serpent et à être relégué en terre barbare. Venu de Phénicie en Grèce, sur les traces d'Europe, Cadmos en est chassé pour rejoindre à nouveau les marges du monde civilisé. Porteur des bienfaits de la culture, en particulier des Phoinikeia grammata, il retourne à la bestialité. Il est vrai que,

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en