L’esthétique concrète de Gaston Bachelard ou la réintégration du sentir dans le penser

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2024

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Renato Boccali, « L’esthétique concrète de Gaston Bachelard ou la réintégration du sentir dans le penser », Nouvelle revue d’esthétique, ID : 10670/1.az2r78


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L’œuvre de Gaston Bachelard n’est pas toujours prise en considération dans le cadre de l’histoire de l’esthétique française. S’il est vrai que le philosophe n’a pas élaboré une théorie esthétique accomplie, ses travaux sur l’imagination et la rêverie non seulement démontrent une connaissance des débats théoriques de l’époque, mais, plus profondément, représentent une prise de position en faveur d’une « esthétique concrète » qui s’écarte des stériles disputes philosophiques d’académie pour s’appuyer directement sur la présence matérielle de l’œuvre d’art, aussi poétique que visuelle, afin de réintégrer le sentir dans le penser. Il s’agit donc d’interroger cette manière de réintégrer l’ aisthesis dans le logos à travers le travail de l’imagination, en retrouvant ainsi « une unité du monde ». C’est précisément dans la rencontre avec la beauté que le sujet s’ouvre au monde de façon pré-catégoriale et, en même temps, que le monde fait l’objet d’une expérience non-objective. Cela ouvre la voie à une esthéticité transcendantale jamais théorisée explicitement, mais concrètement mise au travail dans les œuvres du philosophe.

The work of Gaston Bachelard is sometimes ignored in the history of French aesthetics. While it is true that the philosopher did not elaborate an accomplished aesthetic theory, his work on imagination and reverie not only shows that he was aware of the theoretical debates of his time, but above all advocates a stance in favor of a «concrete aesthetic», which moves away from the fruitless philosophical disputes of academia and relies directly on the material presence of the work of art, both poetic and visual, to reintegrate feeling into thought. The point, then, is to question this way of reintegrating the aisthesis into the logos through the imagination, thus rediscovering « a unity of the world ». It is in contact with beauty that the subject opens up to the world in a pre-categorical way, and at the same time the world becomes the object of a non-objective experience. This opens the way to a transcendental aestheticity never explicitly theorized, but concretely realized in the philosopher’s works.

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