« La douleur est dans la tête » : rage, secrets et silences autour de la contraception dans un hôpital - maternité périphérique de Salvador de Bahia

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1 avril 2006

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De Zordo Silvia, « « La douleur est dans la tête » : rage, secrets et silences autour de la contraception dans un hôpital - maternité périphérique de Salvador de Bahia », Face à face, ID : 10670/1.b0hzyt


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Dans cet article, nous montrerons comment l'émotivité innerve la relation entre médecins et patientes d'un service de planning familial d'un hôpital-maternité public de Salvador de Bahia (Brésil). A partir d'une lecture phénoménologique des plaintes des patientes, concernant surtout certaines méthodes contraceptives (méthodes hormonales et stérilet), nous montrerons d'abord comment ces femmes expriment, par leur vécu émotionnel de la contraception médicalisée, leur rapport conflictuel avec le savoir-pouvoir médical, en particulier avec la notion biomédicale de corps et de santé proposée, voire imposée, dans l'espace de la clinique. Ensuite, à travers la présentation de quelques cas ethnographiques, nous verrons comment la confrontation tendue entre le savoir et les pratiques « profanes » des patientes et le savoir-pouvoir biomédical concernant le corps, la fertilité et la contraception, s'exprime souvent par la rage des médecins, provoquant l'éloignement des patientes des centres de planning familial et des méthodes contraceptives ici offertes. Les symptômes dont les patientes parlent au médecin sont enracinés dans un corps chargé d'émotivité, d'affects et de douleurs qui ne peuvent pas être exprimées ni écoutées dans l'espace de la clinique, où dominent le regard et la raison médicale. Le corps des patientes est un corps vécu, senti et connu à travers des pratiques et un savoir appris dans leur quotidienneté, faite de relations familiales et amicales souvent méconnues, ou méprisées dans l'espace de la clinique. Nous verrons comment le mépris et la rage des médecins vis-à-vis des plaintes des patientes éloigne souvent ces dernières des méthodes contraceptives proposées dans les centres de planning familial, contribuant à rendre leurs trajectoires contraceptives difficiles, fragmentées, et les poussant à rechercher une méthode définitive, la ligature des trompes, pour mettre fin à ce difficile rapport avec le savoir-pouvoir médical.

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