2003
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Henri Lecomte, « Chants de Sibérie : les esprits écoutent », Slovo (documents), ID : 10670/1.b1759b...
Après la chute du communisme, les peuples autochtones du Nord et de l'Extrême-Orient sibériens ont élaboré différentes stratégies afin que leurs cultures puissent continuer à vivre. Ainsi, chez les Nganassanes (Nganasan), un chamane se cache sous le masque de l'acteur, alors que le chamanisme devient quasiment une religion nationale dans la République Sakha (Saha). Dans la Kolyma, les Évènes (Even), les Tchouktches (Čukč) et les Youkaguirs (Jukagir), confrontés à une double volonté d'acculturation russe et sakha, enseignent la musique aux enfants dès leur plus jeune âge, en développant des formes modernes, comme le font les Evenks (Evenk) du sud de la République. En Extrême-Orient, les peuples toungouses ont souvent conservé leurs chamanes et développent des fêtes multi-ethniques. Chez les Nivkhes (Nivh) de Sakhaline ou chez les Koriaks (Korjak) du Kamtchatka, on voit aussi l'importance des klub et des maisons de la culture. Une chose est cependant universelle, à savoir l'aspect spirituel, puisque «tout chant s'expose à être perçu par les esprits».