De Charpentier à Wagner : transfigurations musicales dans les cris de Paris chez Proust

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2008

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Cécile Leblanc, « De Charpentier à Wagner : transfigurations musicales dans les cris de Paris chez Proust », Revue d'histoire littéraire de la France, ID : 10670/1.b1e215...


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Le véritable sujet de Louise de Gustave Charpentier, « roman musical » créé à l’Opéra Comique le 2 février 1900, est l’irrésistible pôle d’attraction, le symbole du plaisir physique que constituent les mélopées lancées par les marchands ambulants de Paris, ville de l’amour libre et de la fête des sens. Ce « stupide opéra », comme Proust le qualifie dans une lettre à Halévy, a contribué à enrichir le fonds hypotextuel des célèbres pages de La Prisonnière qui décrivent la fascination et la répulsion du narrateur pour la vulgarité et la crudité émanées des invites de la rue. Chez Charpentier comme chez Proust, les cris de Paris sont des révélateurs symboliques de l’obscur d’une conscience humaine qui échappe à toute vigilance : Louise s’achève, comme La Prisonnière, sur une fuite, facilitée, sinon justifiée par l’appel des nourritures criées. Louise correspond exactement à ces aliments que « personnellement » le narrateur déteste mais qui se révèlent « fort au goût d’Albertine ». Bien des indices du texte, du mot « Ouverture » à l’isotopie « vieille France » semblent renvoyer à la tradition de l’opéra français du XIXe siècle symbolisée par Gounod et Massenet dont Reynaldo Hahn, comme Charpentier, était un élève et admirateur inconditionnel. Mais, dans un savant palimpseste, Proust discerne ce que le passage chez Charpentier avait de moderne et d’insolite en le rapprochant du modèle debussyste et insiste sur l’atmosphère de reverdie de ce dimanche de fête dont l’enchantement évoque aussi Parsifal. Ainsi cette page est symbolique du parcours culturel et de l’évolution des goûts musicaux de Proust lui-même et permet au narrateur de réaliser l’une des expériences spirituelles indispensable à la réalisation de son œuvre.

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