Le soufflage systématique des poussières urbaines = Exposition chronique aux microorganismes et au bruit

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22 juin 2023

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Hélène Niculita-Hirzel et al., « Le soufflage systématique des poussières urbaines = Exposition chronique aux microorganismes et au bruit », Serveur académique Lausannois, ID : 10670/1.b1ojs3


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Introduction. Les poussières présentes sur la voie publique sont un mélange complexe constituées de la sédimentation de particules contenant des polluants primaires – émis directement par différentes sources présentes dans l’environnement – et de polluants secondaires – formés par des réactions chimiques entre plusieurs polluants primaires ou entre polluants primaire et substrat (sol, route etc.). Une catégorie de ses polluants est représentée par les agents biologiques qui peuvent être irritatifs, allergènes ou infectieux selon leur concentration et leur nature. Ces germes sont naturellement présents dans l’environnement urbain, particulièrement dans les déchets végétaux (par exemple feuilles mortes) et les fèces des animaux. Pour entretenir un environnement urbain « propre », le soufflage est fréquemment utilisé. La question se pose en quelle mesure cette méthode de nettoyage ne remet pas en suspension les poussières urbaines à une concentration telle quelle pourrait être nocive pour la santé des travailleurs effectuant cette tâche. Cette concentration est dépendante des sources potentielles présentes à chaque site nettoyé ainsi que des conditions météorologiques. Matériel et Méthodes. Pour évaluer le risque, des prélèvements personnels en mode actif ont été effectués sur des porteurs de la souffleuse à l’aide d’un échantillonneur IOM équipé d’un filtre polycarbonate relié à une pompe calibrée. Les pics d’exposition ont également été déterminés grâce à des prélèvements actifs ponctuels à proximité des travailleurs avec des collecteurs de bioaerosols à haut débit. La détection et le dénombrement des moisissures a été faite par culture sur milieu Dichloran Glycerol Agar (DG18) et celle des germes aérobes mésophiles sur milieu Tryptic Soy Agar (TSA). Les différents microorganismes présents en culture ont été identifié par voie moléculaire. Lors de l’activité, la réaction des passants a été noté et les travailleurs ont été interrogé sur leur bien-être pendant qu’ils effectuaient cette tâche. Résultats. L’analyse des prélèvement personnels a mis en évidence que les travailleurs étaient exposés à des concentrations en moisissures cultivables supérieures à la valeur recommandée de 103 unités formant colonie (UFC)/m3 avec des pics d’exposition à 106 UFC/m3. Leur exposition aux germes aérobes mésophiles était juste en dessous de la valeur recommandée de 104 UFC/m3. De plus, la diversité des germes remis en suspension par soufflage – bactéries et moisissures – était importante, seul un petit nombre d’espèces correspondant à ceux présents dans l’air ambiant. Le soufflage déclenchait l’agressivité des passants, ce qui affectait directement le bien-être des travailleurs pendant cette tâche. Conclusion. Le soufflage de la voirie remet en suspension les microorganismes présents dans les poussières urbaines à une concentration telle quelle représente un risque pour la santé des travailleurs effectuant cette tâche. L’employeur devrait fournir un équipement de protection individuelle complet et sensibiliser les travailleurs concernés aux risques pour la santé encourus lors de l’activité de soufflage. Il est vivement encouragé à trouver une solution alternative pour le nettoyage de la voirie.

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