« Sur quelques aspects de la tempérance chez saint Bernard »

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La tempérance chez saint Bernard de ClairvauxLa Vita Prima qui vient de paraître dans la collection des Sources Chrétiennes (vol. 619-620) évoque les excès ascétiques de Bernard, mais recommande de ne pas les blâmer. Si on se souvient d'Abélard, qu'on le prenne du côté de l'amour humain comme de celui de l'amour divin, on serait en droit de se demander si le XIIe siècle est vraiment celui où il convient de chercher des exemples de tempérance. Ce paradoxe ne doit pas nous laisser oublier qu'il y a chez l'un et l'autre des géants de ce siècle que l'historiographie s'est trop plue à opposer, une philosophie de la tempérance. Nous évoquerons donc ici celle de saint Bernard. Il y a deux passages principaux où est examinée la place de la tempérance parmi les vertus cardinales : il s'agit du De consideratione, I, VIII, 9 et du Sermon XXII sur le Cantique. À cela, ajoutons parmi les textes majeurs, le chapitre 23 du De diligendo Deo et un passage sur la modération en De consideratione, II, X, 19 où se reconnaît une version Bernardine du « μηδεν ἀγαν ». Par ailleurs, la Library of Latin Texts donne 38 occurrences de temperantia, 14 de temperantiam, 16 de temperantiae. Nous tenterons d'en présenter une étude exhaustive. Signalons aussi 5 occurrences de sobrietas, 14 de sobrietatem, 2 de sobrietatis, une de frugalitas. Nous ne mentionnerons que les plus significatives.