11 mars 2024
http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/ , info:eu-repo/semantics/OpenAccess
Aurélie Lavigne Bonnifet, « Quelles places pour la coordination motrice dans l'évolution de la lecture chez les enfants dyslexiques en école élémentaire ? », HAL-SHS : sciences de l'éducation, ID : 10670/1.b28u6y
Cette thèse doctorale éprouve la question de recherche suivante : « Quelles places pour la coordination motrice dans l’évolution de la lecture chez les enfants dyslexiques en école élémentaire ? ». L’intérêt de cette recherche, pour nous, enseignant.e.s en primaire, est d’explorer une nouvelle approche - complémentaire à l’orthophonie - pour traiter le trouble de la dyslexie. Actuellement, la rééducation est orthophonique et se déroule en cabinet libéral. Ainsi, nous pourrions recourir à de la coordination motrice à l’école, via l’Éducation Physique et Sportive pour améliorer la lecture des élèves dyslexiques. De plus, cette étude contribue à éclairer les décideurs politiques préoccupés par la dimension de ce trouble, dont les estimations en France atteignent jusqu’à 10 % des élèves (Tous à l’école, 2015; Écalle & Magnan, 2021). De surcroit, ces travaux de recherche répondent à une pertinence scientifique. En effet, nous n’avons pas trouvé d’études comparables à celle-ci. Il existait une zone d’ombre concernant les répercutions d’un travail de coordination motrice sur l’évolution de la lecture d’enfants dyslexiques.Dans le cadre de cette thèse, nous cherchons à confirmer ou infirmer l’hypothèse suivante : « La prise en compte de l’intégralité des composantes coordinatives améliorerait le niveau de lecture des enfants dyslexiques en école élémentaire ». Pour cela, nous examinons le décodage, la fluence et la compréhension de lecture auprès d’un groupe expérimental, qui a suivi un programme spécifique de coordination motrice, en comparaison à un groupe témoin qui ne l’a pas pratiqué. Les deux groupes sont composés d’enfants dyslexiques de huit à onze ans. Pour ce faire, nous utilisons une méthode quasi-expérimentale.Les résultats de cette étude nous montrent des progrès en lecture de mots irréguliers, une lecture de texte plus rapide, une amélioration notable en expressivité et en phrasé, ainsi qu’une meilleure compréhension de texte. Par contre, ils ne décèlent pas de progrès en décodage de mots réguliers et de pseudo-mots. Nos résultats révèlent également une distinction d’évolution selon le type de dyslexie.Ces résultats encourageants pourraient contribuer à une nouvelle approche de différenciation pédagogique pour faire progresser les enfants dyslexiques en situation de lecture.