2020
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/altIdentifier/doi/10.30827/tnj.v3i1.11298
http://creativecommons.org/licenses/by-nc/ , info:eu-repo/semantics/OpenAccess
Davide Luglio, « Pour une genèse littéraire de « l’esthétique de l’existence » Pasolini, Barthes, Foucault », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10.30827/tnj.v3i1.11298
L’hypothèse que nous voudrions formuler est celle d’une analogie entre la capacité propre à l’expression artistique de se soustraire à l’emprise du pouvoir et le concept d’“esthétique de l’existence” tel que l’élabore au début des années quatre-vingt Michel Foucault. Le fondement de cette analogie réside dans ce que nous appellerions une textualisation de la vie : la vie est vue comme un langage et sur cette base elle peut être pensée – “écrite” et “lue” – comme un texte. Cette extension du domaine du langage à la vie occupe une place importante dans les derniers travaux de Roland Barthes mais elle avait été postulée avant lui par Pier Paolo Pasolini. Pasolini est le premier à considérer que la vie peut, voire doit, être considérée dans une perspective qui est à la fois politique et esthétique. Dans Poeta delle ceneri, Pasolini affirme qu’on peut « écrire de la poésie avec la vie ». Le poète italien ouvre ainsi la voie à une réflexion éthique et politique sur la vie comme œuvre d’art, et sur l’œuvre comme exemple de résistance à l’emprise du pouvoir et comme modèle dans le processus de subjectivation.