L’esthétique du Corps Blessé-béant : Entre Poétiser, Politiser et Matérialiser le corps.: Première partie: Poétiser le corps

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9 juin 2016

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Rezvan Zandieh, « L’esthétique du Corps Blessé-béant : Entre Poétiser, Politiser et Matérialiser le corps.: Première partie: Poétiser le corps », HAL-SHS : histoire de l'art, ID : 10670/1.b2kr9s


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La question de la béance sur ce qu’on appelle « corps blessé » est une question emblématique. Selon cette nomination, on pourrait définir brièvement le corps blessé comme un corps qui, à travers une béance réelle sur le corps de l’artiste d’un côté, et l’exposition du corps et du sang comme deux facteurs essentiels de l’autre, visualise les connotations politiques, esthétiques et philosophiques du corps d’autrui.C’est précisément ce « corps blessé » de l’artiste dans l’art contemporain, et particulièrement dans le Body Art, qui constitue l’axe principal de la présente recherche.En étudiant les différents exemples de ce corps dans les œuvres des artistes contemporains, nous en discernons trois modalités :Poétisation du corpsPolitisation du corpsMatérialisation du corpsMais qu’est-ce qui nous amène à estimer que la manifestation et le déploiement du corps blessé portent sur ces trois modalités ? En quoi celles-ci se distinguent-elles les unes des autres ? Comment les différents agencements du corps, de la béance et du sang serviraient-ils d’abord à poétiser, puis à politiser et finalement à matérialiser le statut du corps ?Dans un premier temps, nous montrerons comment le corps blessé, malgré sa béance réelle, l’intervention du sang et sa violence intrinsèque, défigure l’image ravagée, normalisée et dominante du corps violent et offre ainsi une nouvelle configuration artistique – une esthétique singulière du corps blessé-souffrant ; ce qui permettrait de se soustraire aux valeurs prédéterminées et inhérentes de la représentation du sang. En se poétisant, ce corps rend plaisant ce qui est habituellement tenu pour déplaisant, « comme si le sang dansait sur le corps ». Dans la première modalité, la poétisation du corps, je suppose que la façon dont l’artiste se blesse et présente une béance réelle sur la scène fonctionne comme un ordre poétique dans le but de poétiser le statut des corps dans le registre Symbolique.Cette logique s’inscrit dans ce que Julia Kristeva appelle le sémiotique : un espace intérieur et pré-langagier, une dimension perturbatrice dans le système de signification qui fait une rupture dans le Symbolique.Finalement, nous mettrons en évidence la manière dont le corps blessé, dans sa modalité poétique et comme une structure hétérogène et plurivoque, fonctionne sur le côté sémiotique de la signification et, ce faisant, il subvertit l’ordre univoque du Symbolique des normes et des identités corporelles. Ainsi, nous arriverons à la deuxième modalité, politisation du corps, tout en abordant l’axiome que voici : En se poétisant, le corps blessé se politise.À partir de deux performances, à savoir « Oh, Lover Boy » de Franko B et « Succour » de Kira O’Reilly, nous montrerons comment une béance sur le corps de l’artiste sert à établir une esthétique particulière en poétisant le statut des corps et changeant les systèmes oppressifs de signification du corps d’autrui.

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