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Kevin Eybert, « Rompre avec le temps des ruptures », HAL-SHS : philosophie, ID : 10670/1.b2zq8b
Cet article a pour objet d'interroger la consistance d'une rupture politique à l'égard d'un ordre contemporain qu'on nommera capitaliste et qui a pour caractéristique, entre autres, de promouvoir les discontinuités biographiques. Nous partons dans un premier temps d'analyses sociologiques mettant en avant la captation du temps que le capitalisme opère, notamment en mobilisant les individus dans la constitution de leur identité par la segmentation. Le « temps pointilliste » de Zygmunt Bauman reprend ces éléments et met en lumière le fait que les subjectivités contemporaines sont placées dans une course à la réalisation individuelle sisyphienne puisque ces promesses sont indémêlables de leur échec répété qui permet cependant de continuer une telle quête. Pour tenter de penser un autre temps, il nous faut déplacer la focale et constater que le capital exploite la transindividualité des êtres en la cantonnant à ses espaces productifs. Ainsi, penser un autre temps, en l'occurrence celui de la politique et des ruptures qu'il permet, va nous obliger à penser la relation entre expérience transindividuelle et agir politique. A l'aune de cette brève analyse, nous essayons de dégager les dimensions d'un autre temps, celui de la politique.