Résistances à la laïcisation : Le maintien des congrégations soignantes dans les arrondissements parisiens sous la Troisième République, de 1880 à 1914

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2018

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À partir de la fin des années 1870, le Conseil municipal de Paris et l’Assistance publique lancent la laïcisation des hôpitaux et bureaux de bienfaisance. En parallèle de la laïcisation scolaire, cette politique vise directement les congrégations charitables. La loi de 1901 et la décennie qu’elle ouvre constituent l’acmé de la politique anticléricale de la Troisième République, donnant lieu à de nombreuses fermetures d’établissements congréganistes, de procès et perquisitions. Pourtant, à l’échelle de la ville et plus encore de l’arrondissement, les congrégations soignantes bénéficient de la bienveillance des municipalités et du Préfet de la Seine. Inscrites dans le tissu urbain du quotidien, leur utilité sociale – dévouement féminin et soignant conforme à leur genre – ainsi que leur absence de troubles à l’ordre public et de rôle politique, sont des arguments souvent mobilisés pour justifier leur autorisation. Sans échapper à l’anticléricalisme de certains maires ni à la laïcisation de la plupart des maisons de secours de l’Assistance – qui dans certains endroits se déroule sans heurts, les réseaux laïcs et ecclésiastiques permettant le transfert des sœurs et de leurs œuvres dans des établissements paroissiaux – les congrégations soignantes traversent la politique anticléricale de la République et affirment leur ancrage dans la ville jusqu’en 1914.

Beginning in the late 1870s, the Paris City Council and Public Assistance Hospital Administration started to secularise hospitals and charity offices. Along with the secularisation of the school system, this policy directly targeted charitable congregations. The Act of 1901 and the ensuing decade were the peak of the anticlerical policies of the Third Republic, resulting in many congregation-operated institutions being closed, with lawsuits and police searches. However, on a city-wide level and especially by arrondissement, nursing congregations were viewed benevolently by the city officials and the Seine Prefect. Several arguments were often put forward in favour of their authorisation: they were part of the ordinary urban fabric, were useful to society – with women who were devout and dedicated to treating people, in keeping with their gender roles – and did not disturb the peace or play any political role. While not escaping the anticlerical views of certain mayors or the secularisation of most Public Assistance shelters – secularisation that often occurred without conflict as the secular and ecclesiastic networks allowed the nuns and their work to be transferred to parish institutions – the nursing congregations survived the anticlerical policies of the Republic and asserted their anchoring in Paris until 1914.

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