3 septembre 2024
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Aurore Frappier, « L’auto(-)fiction, trait d’union entre littérature et société.Analyse dans et hors du livre de quatre autofictions francophones parues au début des années 2020 », DUMAS - Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance, ID : 10670/1.b5511d...
Depuis sa création "formelle" en 1977, l’autofiction a progressivement acquis une place de choix dans la littérature et les débats contemporains, s’avérant être un genre littéraire particulièrement ouvert sur la société. Ce mémoire se concentre sur l’analyse du récit autofictionnel dans et hors du livre à travers un corpus de quatre œuvres francophones parues au début des années 2020 : Le Château des Rentiers d’Agnès Desarthe, Le Temps gagné de Raphaël Enthoven, Changer : méthode d’Edouard Louis et Le plus court chemin d’Antoine Wauters. Nous avons cherché à "faire parler" ces œuvres en s’appuyant, en plus du texte littéraire, sur trois autres terrains que sont les ressources académiques, les discours médiatiques et les critiques de lecteurs publiées en ligne. Ce travail se présente ainsi sous la forme d’une exploration des frontières entre réalité et fiction, entre texte et hors-texte, au moyen d’une étude comparative entre ces quatre livres examinés de leur écriture à leur réception. Il s’agit de les confronter, de les mettre en dialogue et d’étudier les liens qu’ils entretiennent avec le champ littéraire mais également avec les autres champs que l’autofiction investit. Cette porosité des frontières a été l’occasion de croiser l’autofiction avec les médias, les logiques économiques, la sociologie et les enjeux juridiques, et ainsi de comprendre les œuvres autofictionnelles en contexte à l’heure de la médiation du littéraire par le réel. Si le mot autofiction a aujourd’hui perdu son trait d’union entre "auto" et "fiction", signe de la facilité avec laquelle ce mode d’écriture glisse de l’un à l’autre et joue de l’imbrication du "vrai" et du "faux", ce trait d’union est plus que jamais visible et d’actualité pour appréhender les relations, souvent complexes, que ce genre entretient avec le hors-texte. Étudier l’autofiction revient donc à la regarder par la lunette d’un kaléidoscope, afin de se rendre compte de ses multiples facettes et de la galaxie autofictionnelle au sein de laquelle sont prises les œuvres de notre corpus. Ainsi, c’est l’autofiction diffractée, en tant que médiatrice entre littérature et société, que nous avons cherché à mettre en évidence dans ce travail.