2017
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Mathieu Guérin, « Protéger la forêt et sa faune contre les indigènes en Malaya britannique », HAL-SHS : histoire, ID : 10670/1.b5q9u5
Au début du XXe siècle, le gouvernement britannique s’est emparé de la question de la conservation de la faune sauvage de son empire. Des politiques ont alors été conçues prévoyant notamment la mise en réserve de vastes portions à l’intérieur des territoires sous domination britannique pour créer des réserves naturelles, des sanctuaires de la vie sauvage et des parcs nationaux. En Malaya, le principal défenseur de cet effort fut l’ancien amateur de grande chasse et protecteur du gibier Theodore Hubback. Hubback fut notamment à l’origine de la création de deux vastes zones protégées dans le sultanat de Pahang : la réserve de faune de Krau et le parc national Roi George V. Ces projets ont affecté les populations locales dont les droits d’usages des forêts et de leurs produits furent limités. Néanmoins, les sources montrent qu’avec l’aide des sultans, notamment le sultan Abu Bakar de Pahang, les peuples de la forêt et les villageois malais purent défendre leurs doléances qui furent prises en compte dans la rédaction des réglementations applicables au parc national et aux réserves. La mise en place des espaces protégés, loin d’être des diktats de l’autorité coloniale, furent le résultat d’intenses négociations entre différents courants au sein de l’administration britannique, les populations locales, les sultans et leurs cours. Les défenseurs de la conservation furent obligés de faire des concessions, qui, sur le long terme, ont renforcé l’efficacité de ces espaces pour la protection de la faune sauvage.