2016
Cairn
Jean-Yves Seguy, « L’amalgame : une réforme inaboutie », Carrefours de l'éducation, ID : 10670/1.b5xoph
En 1926, le ministre radical de l’Instruction publique et des Beaux-arts, Édouard Herriot met en place l’expérience de l’amalgame. Il s’agit de regrouper dans certains cours, des élèves des sections classiques et modernes de l’enseignement secondaire et des élèves de l’enseignement primaire supérieur. Cette expérience se caractérise par la mise en œuvre de justifications économiques en lien avec le projet de réforme plus général de l’école unique. Le souci d’établir les bases d’une école démocratique passe en effet en ce début de XXe siècle par la volonté de rassemblement de l’ordre primaire et de l’ordre secondaire, permettant ainsi, dans une volonté de justice sociale, de déterminer les places dans l’institution scolaire, non en fonction des classes sociales d’origine, mais en fonction du mérite individuel. Cet article analyse les conditions d’instauration de l’expérience de l’amalgame, appréhende les résistances qui se sont exprimées face à cette réforme, et considère celle-ci au regard de l’évolution des politiques éducatives de l’entre-deux-guerres.