Habiter l'artifice : l'esthétique de l'espace dans À rebours de Joris-Karl Huysmans

Résumé En Fr

: Isolating himself inside the house, des Esseintes' dandiacal spatial ideals transform Fontenay-aux-Roses into a decadent pre-Schwitters type of Merzbau. The presence of the material evaporates to then become a part of a bigger picture, a larger sensorial space. Each room is considered first as a fragment of the macrostructure of the house and through the artist's inner sensorial projection onto that space, he established them as open aesthetic conduits where he gorges himself on his senses. Fontenay-aux-Roses becomes a hyper-sensory bubble, fueled by the dandy's need to aestheticize his space and communicate with the world on a pure, ontological level. We offer to discuss Huymans' novel as an illustration of theoretical decadent aesthetics in matter of space conception and sensory experiences. The protagonist des Esseintes undergoes fundamental changes, at the same time that he remodels the house's architectural structure, on a physiological, psychological, and philosophical level.

Dans À rebours, Joris-Karl Huysmans propose une vision singulière de l'habitat comme espace habité par l'artifice et les idéaux esthétiques. Jean des Esseintes, incarnation du dandy décadent, transforme sa maison de Fontenay-aux-Roses en un microcosme artistique, où chaque élément reflète son rejet de la banalité de la nature. Pour lui, habiter ne consiste pas seulement à occuper un lieu, mais à le modeler comme une oeuvre d'art totale, où l'imagination règne en maître. La demeure de des Esseintes, tel un Merzbau avant l'heure, fonctionne comme un assemblage d'objets et d'idées qui interrogent les frontières entre espace physique et espace littéraire. À rebours illustre ainsi comment la littérature peut être « habitée », transformant l'acte d'habiter en un dialogue entre création artistique, philosophie et existence.