2022
Cairn
Camille Napolitano, « L’étalage de magasin ou la parade des objets », Romantisme, ID : 10670/1.b6wibh
Au cours du xixe siècle, les vitrines se peuplent d’objets tant destinés à vendre qu’à être vendus et l’étalage devient le terrain d’expérimentations d’étalagistes et de commerçants qui se font accumulateurs, metteurs en scène ou encore agenceurs de still lives en trois dimensions en présentant des marchandises selon des procédés scénographiques tant rationnels qu’esthétiques. Or l’objet, dès lors qu’il est artistiquement étalé, se voit conférer une valeur plastique autonome qui, par-delà son mercantilisme, le sacralise pour attiser encore davantage le désir d’achat. Paradant dans la rue tant militairement qu’amoureusement, celui-ci se fait ainsi sujet de délectation pour le badaud et de contemplation pour le flâneur. Finalement, il apparaît que l’étalage, considéré a priori comme une composition théâtralisée ou pittoresque de choses ordinaires, particularise l’objet jusqu’à, en quelque sorte, le muséifier.