2 avril 2024
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Vincent Geisser, « Entre fascination et suspicion : regard sociologique sur les relations entre les binationaux franco-tunisiens et leur État "d’origine" », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10670/1.b848f1...
Au-delà du droit, la binationalité renvoie à un puissant sentiment d’identification individuel et collectif. En ce début de XXIe siècle, de nombreux individus, familles et groupes sociaux, des deux côtés de la Méditerranée, se revendiquent ouvertement « binationaux », sans que cela ne leur pose de problème existentiel. Ces « subjectivités binationales » sont aujourd’hui pleinement assumées, alors qu’elles ont été longtemps refoulées, considérées comme tabou, en raison notamment du trauma colonial . La binationalité n’est plus systématiquement assimilée à une forme de reniement identitaire ou de trahison à l’égard de sa patrie d’origine ou de la société d’accueil. Depuis la fin des années 1990, les binationaux des deux rives créent de nouveaux espaces, imaginent des modes relationnels originaux, où ils expriment leurs subjectivités diasporiques qui contribuent à réinventer les rapports entre les sociétés des deux rives.