Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/altIdentifier/doi/10.3917/reof.106.0103
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/altIdentifier/hdl/2441/6405
info:eu-repo/semantics/OpenAccess
Gerard Cornilleau et al., « Emploi des seniors : les leçons des pays de réussite », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10.3917/reof.106.0103
Du fait du vieillissement de la population, l’emploi des seniors devient un enjeu primordial de la politique du travail dans les pays européens. Retarder l’âge de fin d’activité permettrait d’augmenter le niveau de production et d’équilibrer les systèmes de retraite sans réduire le niveau des retraites. Encore faut-il que les seniors soient effectivement employés. Les réformes en cours des systèmes de retraite font courir le risque qu’une partie importante des travailleurs seniors ne trouvent pas d’emploi et soient contraints de partir à la retraite avec un faible niveau de pension. Aussi, l’article étudie-t-il la stratégie suivie par les pays qui ont réussi à maintenir un taux d’emploi des seniors élevé (Suède, Danemark, Royaume-Uni) ou qui ont connu des relèvements importants de ce taux durant ces dernières années (Finlande, Pays-Bas). Ceux-ci sont généralement des pays proches du plein emploi, même si les facteurs de plein emploi diffèrent : temps partiel, stratégie macroéconomique qui allie recherche de la compétitivité et politique expansionniste, libéralisation du marché du travail ou gestion par les partenaires sociaux, développement d’emplois sociaux. Ils ont bénéficié d’institutions favorables (faiblesse des hausses de salaire à l’ancienneté, meilleures conditions de travail). La stratégie libérale diminue les retraites, ce qui incite les seniors à travailler, quitte à accepter des salaires plus bas, ce qui est permis par la flexibilité du marché du travail. La stratégie des pays nordiques, le vieillissement actif, organise une mobilisation sociale afin d’augmenter les emplois disponibles pour les seniors et d’inciter ceux-ci à prolonger leurs carrières : amélioration des conditions de travail, formation permanente, refonte des carrières, lutte contre les discriminations liées à l’âge, campagne de sensibilisation, accords au niveau des branches et des entreprises. La France n’a guère cette tradition d’accord entre État et partenaires sociaux. Or un compromis social fructueux est un préalable nécessaire. Il devrait comporter une différentiation des conditions de départ à la retraite selon les professions et des garanties sur l’évolution du taux de remplacement.