16 décembre 2024
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Natacha Roudeix, « Qui sommes-nous, où allons-nous ?⸱kinakkuuvita, namungngasivitaa ? Biographies langagières de Kuujjuammiut plurilingues : un territoire, des vies, des voix, des objets, des rencontres », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10670/1.b8ffbd...
Ancrée dans une ethnosociolinguistique de la complexité (Blanchet, 2012), cette thèse de doctorat se veut avant tout un voyage fait de rencontres avec des Inuit de Kuujjuaq portant le stigma de leur histoire coloniale et cherchant à protéger leurs langues. Il s’agit de discuter le lien entre représentations et construction identitaire, au sein d’une écologie originale plurilingue où se côtoient langues autochtones et officielles du Canada (Forlot, 2008). Les objectifs sociolinguistiques de l’étude s'attacheront ainsi aux regards que les sujets jettent sur leur plurilinguisme et mettront en évidence les relations complexes qui se tissent entre les notions de langues, cultures et identités à partir du recueil de leurs biographies langagières, des histoires liées à des objets choisis par les participants, un recueil du paysage linguistique (in)visible et sensible, ainsi que de notes de terrain lors d’évènements communautaires auxquels j’ai eu le privilège d’être invitée. Cette thèse interroge, aussi, sur fond de revitalisation, de (dé)colonisation et de réconciliation (Lemaire, 2020 ; Patrick, 2015 ; Smith, 1999), la posture de chercheur en milieu autochtone (Moore et MacDonald, 2011), le rôle des évènements communautaires (Li, Moore et Smythe, 2017), le lien à la nature et au lieu (Blenkinsop, Fettes et Piersol, 2022), ainsi que la place des méthodologies visuelles et sensibles (Budach, MacKay et Patrick, 2015 ; Dompmartin et Thamin, 2028 ; Melo-Pfeifer, 2015 ; Moore, 2024), tout particulièrement en milieu et du point de vue autochtones (Wilson, 2008).