Le « premier » ministère des finances du Consulat : à la reconquête du crédit de l’État (11 novembre 1799 – 27 mars 1800)

Résumé En Fr

In his Mémoires, Minister Gaudin recalls that, the day after 18 Brumaire, “there were really no vestiges of finance left in France”. Three months later, overcome by discouragement, he handed in his resignation to Bonaparte - who was quick to refuse it. The new regime’s first Ministry of Finance then had just one winter in which to begin rebuilding the State budget: four months to break with the mistakes of the revolutionary decade, respond to the urgent needs of the Treasury, restore a functional administration and, above all, maintain the fragile confidence revived by the advent of the Consulate. To achieve this, Gaudin, who had trained in the high administration of the Ancien Régime, deployed a strategy that blended the heritages of another era with pragmatism - a paradoxical yet modern combination.

Dans ses Mémoires, le ministre Gaudin se souvient qu’au lendemain du 18 Brumaire, « il n’existait réellement plus vestiges de finances en France ». Trois mois plus tard, gagné par le découragement, il remet sa démission à Bonaparte – qui s’empresse de la refuser. Le premier ministère des Finances du nouveau régime dispose alors d’un seul hiver pour engager la reconstruction du budget de l’État : quatre mois pour rompre avec les errements de la décennie révolutionnaire, répondre aux urgences du Trésor, restaurer une administration fonctionnelle et, surtout, entretenir la fragile confiance ravivée par l’avènement du Consulat. Pour ce faire, Gaudin, formé dans la haute administration de l’Ancien Régime, déploie une stratégie où se mêlent héritages d’un autre temps et pragmatisme – une combinaison paradoxale mais porteuse de modernité.